La Chevauchée sauvage : De Burgos à Cap Fisterra
Salut à vous
Faux départ de Burgos, la batterie du camion n’a pas trouvé mieux à faire que de tomber en rade, heureusement que j’ai fait un tour d’honneur dans le camping sinon l’Ami Dédé restait en carafe au beau milieu du camping. Le frangin va discutailler à la réception et revient avec le gérant qui nous propose de nous trouver une batterie neuve. OK, on n’a pas le choix en plus c’est samedi, le hic c’est qu’on ne l’aura pas avant 13h30, contre mauvaise fortune bon cœur, on sort l’apéro et la suite en attendant notre batterie qui arrive en temps et en heure. Devant le retard pris on décide de charger les péteuses sur la remorque et direction Sahagun.
On y arrive en fin d’après midi. Après avoir fait le plein et quelques courses, direction le
camping. Pas de bol la route est bloquée par une compétition motocycliste. Un truc un peu dingue, course sur deux cent mètres départ arrêté à fond les manettes, que le meilleur gagne. Il y a au
moins mille motards qui regardent ébahis leur compères bouffer de la gomme dans un bruit d’enfer. On devra patienter jusqu’à 20 heures pour pouvoir accéder au 
camping. Nuit sous un ciel étoilé, le matin il fait un peu frisquet on déjeune donc rapidement et hop prêts pour le départ. Là aussi, faux départ la péteuse du
frangin se perd le volant d’embrayage au premier coup de pédale. On sort la caisse, car il faut réparer Coco et Jaky nous rejoignent ce soir à Astorga et il y a plus de cent kilomètres à couvrir.
En cours de route presque arrivés à Léon c’est Gilou qui appelle au secours sa péteuse a des ratées et n’avance plus, ne pouvant faire de diagnostic sur le bord de la route, on charge l’orange
sur la remorque. Un stop à Léon où encore une fois on se tape un bon succès avec nos péteuses sur la place de la cathédrale. Nos collègues restent à bader la cathédrale et les vieux
quartiers, nous on file vers Astorga à fond les manettes ou presque. La sortie normale de Léon est bloquée par des travaux et on fait un grand tour pour rien avant de revenir sur les travaux et
d’enfreindre le règlement en faisant un peu de cross sur le chantier. Le rendez vous est pris pour Hospital de Orbigo. Coco et Jaky 
sont déjà sur les lieux et nous cherchent, pendant que nous dégustons una cervesa sous le soleil.
Notre escorte se fait attendre, on a tout de suite pensé au travaux à la sortie de Léon, effectivement ils ont un peu merdé voire beaucoup puisqu’ils se sont retrouvés sur l’autovia direction Madrid.
On se retrouve et direction Astorga à une quinzaine de bornes. On dégote une halte camping-car à côté de la Plaza de toros. Suffisant pour passer la nuit.
Pendant que Jaky nous réchauffe le Ragondin qu’a cuisiné Coco, nous on mécanique, le diagnostic est clair joint de culasse explosé,
changement du carbu par la même occasion, c’est dans la nuit que l’on a terminé. Premiers essais routiers, la péteuse s’étouffe et l’on n’a pas pu voir de qui cela venait.
Gilou sagement décide de ne pas prendre la route, on verra demain, d’autant que l’étape doit nous amener au sommet du Cebreiro après l’ascension de la Croix de Fer, dur dur pour les jarrets.
Astorga Pontferrada avec l’ascension de la Croix de Fer, de quoi s’en mettre plein les mollets, le départ est cool dans un paysage vallonné, beaucoup de
marcheurs avec aussi beaucoup de vélos, nous sommes toujours les seules péteuses. On s’arrête monnayer un couteau au pépé qui était déjà là quand on est passé à pied, mais son étal a changé
de côté, cause pancarte qui interdit la vente sauvage, il est quand même fourni en couteau, coquilles et autres babioles en tout genre, il nous rappelle aussi que le bar de son fils c’est le
deuxième à gauche en traversant le village.
Arrivés à El Ganso, petit stop chez le cowboy qui nous à aperçu la veille et content de nous recevoir. On commande un vaso de vino et un bocadillo pan tostado tomata y jamon.
La route repart vers Foncebadon et sa montée très raide, il a fallu en mettre dans les pédales pour arriver au sommet, nos 49,9 étant à bout de souffle, après descente cool vers la croix de fer, on y dépose comme le veut la tradition notre petit cailloux venant de Bourdax.
Ensuite descente vers Ponferrada où l’on attend nos suiveurs, le camion a des faiblesses du côté des freins
qui ont un peu chauffé dans la descente vers El Acebo, mais Dédé a bien maîtrisé la chose. Après le casse-croûte, nouveau départ pour nous vers le Cebreiro, les 
autres visitant Ponferrada.
La montée vers le passage obligé en Galice est aussi très chaude, le frangin devra s’arrêter et changer de
bougie car sa péteuse n’en voulait plus. Finalement on sera au Cebreiro avant notre escorte, on trouve un campement qui domine toutes les vallées de Galice un paysage fantastique, les tables
mises en place nous servirons d’atelier pour essayer de relancer la 
péteuse à Gilou. Nettoyage du carbu au vinaigre chaud, recalage de l’allumage, au premier coup de pédale elle redémarre d’enfer avant de s’étouffer à nouveau à la première
montée. La nuit arrivant et la fraîcheur aussi, on laisse tomber la mécanique pour se restaurer, la péteuse orange continuera dans la remorque.
O’ Cebreiro - Mélide, une étape sympathique à souhait à travers la Galice. La descente périlleuse vers
Tricastela s’effectue pour nous sans problème si ce n’est que la température est vraiment fraîche. Le paysage est superbe avec un éclairage matinal tout ce qu’il y au top pour les photos,
Dédé en souffrance avec les freins du bahut doit râler. Petit stop au monastère de Samos, lors de notre passage à pied nous l’avions évité pour passer par une variante montagnarde et bien plus
sympa que le bord de la route que les pélégrinos longent jusqu’à 
Sarria. Pour nous la route est belle et les péteuses ronronnent gaillardement.
On fera un stop cervesa à Palas del Rey, avant d’atteindre Mélide de bonne heure, les auberges étant remplies
on file vers un camping au bord de l’eau du côté d’Arzua, une chance, il est gratuit par contre les douches sont à l’eau froide, on peut pas tout avoir. le soir retour à Mélide avec le bahut de
Jaky, pour déguster comme il se doit un « poulpo à la galicienne », la nuit sera courte, fraîche et humide car il a plu et sur le matin la pluie menace encore. Nous partons quand même
sur Santiago, il nous reste à faire une quarantaine de kilomètres, nous les ferons à moitié sous la pluie. Le rendez-vous était à 
Monte do Gozo à l’auberge pour dormir, casse-croûte en attendant l’ouverture et petite sieste réparatrice pour nous, avant d’aller se balader dans Santiago. Nous
descendons en péteuse pour aller faire tamponner notre crédential et retirer la compostelle. Il y a un appel à la Huelga 
général en Espagne, en cours de route, on rencontre
des manifestants espagnols de l’UGT qui revendiquent une retraite décente et pas à soixante dix ans, tient comme nous, je récupère una bandera que je colle sur le panier de ma mob et hop
direction l’office qui distribue les compostelles. Il y 
a foule, on gare les péteuses dans le hall d’entrée, toujours décorées de la bandera UGT, est ce ça ou pas, l’administration catho a refusé de nous donner les compostelles au prétexte que
faire le chemin en mob ça compte pas !!! ils ont même refusé de mettre un tampon sur le cahier de dessin de To qui dessine le chemin depuis le départ. On fait de l’obstruction au comptoir
début de manif, pas moyen d’avoir nos compostelles. Pas contents du tout, on ressort avce la ferme conviction que nos péteuses n’y sont pour rien, mais que c’est bien la Bandera de l’UGT qui a
donné des boutons à l’administration catho, si c’est cela et bien tant mieux. Je pense après cet incident que je ne reviendrais plus à Santiago, ni à pied, ni à cheval, ni en mob’, ni en voiture.
Normalement le repas du soir est prévu chez « Manolo » le rendez-vous de tous les routards du chemin, manque de bol Manolo est fermé. On part donc à la recherche d’un resto, et Jaky
nous dégotte une petite 
taverne « A
Covado Feo » que je vous recommande tant pour l’accueil que pour la cuisine qui est excellente.
Retour vers minuit à Monte do Gozo, le lendemain visite de Compostelle pour Gilou et moi on traîne dans les rues de la vieille ville qui est malgré tout très belle, les autres vont voir le « Bufafumeiro » dans la cathédrale, pour midi on dégotte un petit troquet sympa tout à côté de la cathédrale « la campan » tenu par une dame fort sympathique à la cuisine très bonne.
Après un petit café, un petit rot, on récupère les véhicules et direction le Cap Fisterra, kilomètre zéro du chemin, c’est là que les pèlerins qui en
ont bavé sur la route jettent en principe leurs chaussures ou brûlent leurs habits. On dégotte un coin pour dormir face à la mer dans ce qui paraît être une ancienne carrière, le temps est doux
le coucher de soleil extra, demain on remonte sur le camino del norte, Jaky, Colette, To et Dédé rentrent at home, les uns pour ramasser leur maïs, les autres pour préparer leur valises et filer
vers Saint Pierre et Miquelon à l’invitation du camarade Jean Guy, pour exposer photos et tableau.
La VAB fidèle au poste était du voyage, manière de glaner quelques infos.
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