Des péteuses dans le désert
Salut à vous
Partis presque de bonne heure de Ouarzazate après un petit déj’ conséquent, on file vers la sortie de la ville pour débarquer les péteuses. A peine arrivé une équipe de ramasseurs de papiers et plastiques en tout genre vient s’intéresser à nos activités. L’un d’entre eux ancien mineur de fond du Pas de Calais parle mieux le français que les autres, il traduira. Tous sont étonnés de savoir qu’on descend à Zagora dans de tels équipages, il doit nous prendre pour des illuminés mais nous souhaite malgré tout bon voyage.
Connaissant la route je savais qu’il y avait quelques braves côtes dont une particulièrement longue et par endroits assez raides avant d’arriver à AGDZ, le pays où l’ami Gilou botaniste et surtout jardinier à ses heures à découvert une nouvelle variété de palmier, mais chut !!!! C’est un secret je n’en dirais pas plus. Un nouveau test pour nos rossinantes qui en ont déjà vu d’autres. On file donc bon train à travers les collines désertiques, les péteuses ronronnent tranquillement et escaladent sans problèmes les premières pentes courte mais avec un pourcentage plus près de 8 à 9% que de l’encéphalogramme plat.
Première alerte pour moi au bout d’une vingtaine de kilomètre, le gicleur se bouche. Comme je n’ai pas remis les caches moteurs, la réparation est rapide. Ça repart, la péteuse pète du feu de dieu et gratte même celle du frangin pourtant préparée pour la course.
La même panne recommencera trois ou quatre fois avant d’entamer la grande descente vers AGDZ, le pays où l’ami Gilou botaniste et surtout jardinier à ses heures à découvert une nouvelle variété de palmier, mais ça je vous l’avais déjà dit et je n’en dirais pas plus.
Donc dans la fameuse descente, le moteur pétouillera encore deux ou trois fois, jusqu’à que je m’aperçoive que la panne vient de l’anti parasite qui à force d’être posé, enlevé, posé, enlevé ne tiens plus très bien sur la bougie et de ce fait coupe l’alimentation électrique.
J’arriverai tout de même jusqu’au bas de la pente où nous attend notre fan club mais surtout la caisse à outil avec les pièces détachées. Par chance un anti parasite est libre et hop il se retrouve vite fait bien fait à cheval sur la bougie, un coup de pédale, le moteur démarre plein pot.
Après AGDZ, le pays où l’ami Gilou botaniste et surtout jardinier à ses heures à découvert une nouvelle variété de palmier, mais chut !!!! C’est un secret je n’en dirais pas plus, la route serpente dans le long du Draa à travers les palmeraies et les Kasbah un vrai régal, d’autant que les gamins nous réservent un accueil chaleureux, étonnés de nous voir dans cet équipage. Les adultes eux sont perplexes que font deux français sur de si vieilles bécanes alors qu’ils ont l’argent pour acheter une moto, ils ont du mal à nous croire.
Plus on avance, plus la péteuse du frangin ratatouille de plus en plus, encore une crise de gicleur qui se profile à l’horizon. Bien non, la première panne viendra de la bougie qui a sérieusement perlé au point de ne plus délivrer l’étincelle comme il se doit.
Le gicleur ce sera pour plus tard, une fois réparé la péteuse ne pète plus comme il faut et dans les côtes alors que le frangin me grattait deux cent mètres rapidement, maintenant c’est moi qui le gratte.
A chaque jour et à chacun sa peine nous dit le sage Isaac.
En fin d’après midi, les couleurs des montagnes s’adoucissent et le paysage en devient encore plus beau. Nous arriverons à Zagora vers 16h30, encore une fois on nous propose d’acheter nos péteuses, une noria de petit mécano nous proposent les services d’un garage, Suzuki, Santana, Motobec, ici on répare tout et chaque garage à sa spécialité.
Une fois les péteuses chargés dans la remorque on part en quète d’un hôtel, on s’arrête plusieurs fois, trop cher, pas propre et on trouve enfin l’hôtel de la Palmeraies bien sous tout rapports et surtout d’un prix abordable car ici à Zagora, point de départ pour l’aventure saharienne pour nombre de quatrequatreux, les prix ont un peu flambés.
Une bonne étape où il a quand même fallu donner du jarret, une mise en jambe pour la descente vers Mahmid, mais ça c’est pour demain et c’est une autre histoire que je vous conte dans la foulée.
Après un repas arrosé au Guérouane et une nuit réparatrice, tout le monde est sur le pont au lever du jour, le couscous de la veille bien digéré on attaque le déjeuner café miel beurre chocolatine etc.. Une fois sustenté direction la sortie de la ville pour débarquer les péteuses et donner le départ 96 kilomètres dans le désert. Le frangin abandonne sa grise, qui n’a pas digéré l’étape de la veille, pour passer sur l’orange.
Le départ donné on file bon train sur un bon godron plat et roulant, la circulation est encore importante et la vigilance de mise. Après le premier village le grand godron devient si mince par endroit qu’une seule voiture peut y rouler. Comme au Maroc la priorité est à celui qui à le plus gros véhicule on a souvent recours au bas côté sinon on risque de se faire proprement jeter du godron. Le pire c’est que ce sont des quatrequatreux, espagnols de préférence, qui viennent de se farcir de la piste qui sont les plus dangereux, ils ne veulent surtout pas mettre une roue sur le bas côté. On est sur nos gardes en permanence. Au fur et à mesure que l’on avance heureusement la circulation devient quasi nulle.
Une première côte avalée pour moi à coup de mollets sur la fin, le frangin lui s’envole sur l’orange qui pète le feu.
On navigue dans des paysages comme je les aime désertiques à souhait et comme la visibilité est bonne c’est le pied.
Ma péteuse ronronne à souhait, pas de cafouillage, c’est de la mécanique bien huilée, on file nos 40 kilomètres heures sans problèmes.
Une autre grosse côte méritera que je mette du mollet, mais c’est bon pour ma rééducation, ça en valait la peine on domine une plaine avec au loin la palmeraie de Tagounite où l’on s’est arrêté pour boire un thé.
Tout au long de la route beaucoup de trace des dernières pluies qui aux dires de notre aubergiste ont été catastrophique pour la région, beaucoup de maison en potpot effondrées, routes coupées, récoltes dévastées.
On arrivera vers midi à Mhamid pour la photo traditionnelle devant le mur qui indique TOMBOUCTOU 50 jours, le coin a changé la petite place où se trouve le mur est complètement démolie, plus de petit resto où l’on pouvait boire un bon thé à la menthe, le mur lui-même est dans un piteux état, soit disant abimé par les dernières pluies, je pense que c’est surtout un manque d’entretien qui en est la cause.
Le retour se fera en voiture et on décide de s’arrêter à Zagora, l’étape que j’avais prévue nous paraissant trop longue on fera ça demain.
@pluche
Et en Motobec combien de jours ?